PER individuel : 7 pièges à éviter

Le PER – ou Plan d’épargne retraite – est un support d’investissement qui permet de faire fructifier son épargne jusqu’à son déblocage lors du passage à la retraite.

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Si ce type de placement pâtit quelque peu de la forte attractivité de l’assurance vie, il s’avère séduisant pour les épargnants qui souhaitent préparer leur retraite tout au long de leur vie active. Cependant, pour optimiser ses gains, mieux vaut prendre les bonnes décisions ! Découvrez les 7 pièges à éviter avec un PER individuel.

Piège n°1 : considérer le PER comme un placement à court ou moyen terme

Le PER est, comme son nom l’indique, un placement destiné à la retraite. En conséquence, il ne peut être débloqué avant de quitter la vie active, sauf exception. Il ne faut donc pas souscrire ce type de plan d’épargne comme un autre support financier qui comprend une épargne disponible à tout moment.

En effet, en cas de besoin, votre capital épargné ne sera pas accessible. Ne pensez donc pas au PER comme un produit d’épargne à court ou à moyen terme, déblocable à tout instant pour financer vos projets à l’instar d’un contrat d’assurance vie.

Piège n°2 : utiliser son PER comme seul produit d’épargne

Nous venons de le dire, le PER est un produit d’épargne dont les fonds investis et les plus values générées sont bloqués jusqu’à la fin de la vie active. Seules quelques exceptions peuvent permettre d’accéder au capital investi, comme des situations considérées comme des accidents de la vie (en cas de décès du conjoint, d’invalidité du titulaire ou du conjoint, la fin des droits à l’assurance chômage, le surendettement ou la cessation d’activité non salariée suite à une liquidation judiciaire) ou encore l’acquisition d’une résidence principale. Hormis ces cas exceptionnels, il n’existe aucun moyen de débloquer ses fonds de manière anticipée.

En conséquence, placer toute son épargne sur un PER est une erreur. Si ce produit financier est utile pour préparer sa retraite, il ne permet pas de faire face aux aléas de la vie et aux dépenses importantes. Impossible donc de retirer votre argent pour financer votre mariage, l’achat d’une nouvelle voiture, un voyage, la naissance de votre enfant, le remplacement d’un appareil électroménager en panne, l’aide d’un proche, etc. Il est donc recommandé de souscrire un autre produit d’épargne accessible à tout moment. Livret A, livret d’épargne solidaire, assurance vie… les solutions sont multiples pour faire fructifier votre épargne et y accéder à tout moment !

Piège n°3 : choisir le mauvais mode de défiscalisation

Lorsqu’un particulier souscrit un contrat de PER, il peut opter pour une déduction de ses versements à l’entrée afin de déduire leur montant de son impôt sur le revenu. Le PER sera systématiquement fiscalisé à la sortie, mais le procédé de soumission à l’impôt sera alors différent en fonction du choix effectué à l’entrée.

Quoi qu’il en soit, lorsqu’un titulaire de PER choisit de déduire ses versements à l’entrée, c’est-à-dire de son impôt sur le revenu, il bénéficie d’une déduction fiscale. Cette déduction fiscale est proportionnelle au taux marginal d’imposition (TMI), un taux qui peut être de 0 %, de 11 %, de 30 %, de 41 % ou de 45 % selon les revenus déclarés par le contribuable.

Ainsi, si le titulaire place 10 000 euros au cours de l’année sur son PER, il pourra en déduire une certaine partie de ses revenus imposables, à hauteur de son TMI. Pour un contribuable imposé à 45 %, c’est un choix intéressant, car il pourra déduire 4 500 euros de son investissement sur ses revenus imposables. En revanche, un contribuable non imposable ne pourra rien déduire et un contribuable imposé à 11 % ne pourra en déduire que 1 100 euros.

Alors certes, l’avantage est nul ou faible, mais le titulaire sera plus fortement taxé à la sortie que s’il choisit de ne pas déduire le montant de ses versements à l’entrée. En effet, s’il opte pour une sortie en capital, les plus-values seront imposées à hauteur du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % et les montants versés selon le barème de l’impôt sur le revenu sans possibilité d’un abattement. En cas de sortie en rente, un abattement de 10 % est accordé, mais les versements restent soumis à l’impôt sur le revenu.

En conséquence, il faut éviter de tomber dans le piège de la déduction à l’entrée. Pour les gros revenus fortement imposés, cette solution est intéressante, mais pour les contribuables non imposables ou faiblement imposés, elle ne présente aucun intérêt et elle s’avère même… défavorable.

Piège n°4 : ne pas tenir compte des frais

Les taux de rendement d’un PER sont indiqués sans tenir compte des frais. Pourtant, selon les organismes distributeurs de ces produits d’épargne retraite, le nombre de frais facturés peut être variable et leur montant peut être élevé. En effet, s’il ne faut pas faire l’erreur de penser qu’un PER est géré gratuitement par votre assureur, selon le plan retraite souscrit, le titulaire ne pourra en espérer un gain toujours intéressant.

Un PER peut ainsi être assorti de nombreux frais. Frais d’entrée, frais de versement, frais d’arbitrage, frais de transfert… si leur taux peut sembler faible à première vue, leur cumul ampute grandement les gains de l’assuré.

Piège n°5 : la confusion entre la déduction et la réduction fiscale

Pour payer moins d’impôt, il existe trois solutions légales :

  • la déduction d’impôt, qui permet de déduire un montant du revenu imposable, avant le calcul de l’impôt ;
  • la réduction d’impôt, qui permet de réduire le montant de l’impôt à verser ;
  • le crédit d’impôt, qui se déduit de l’impôt dû, voire qui permet de bénéficier d’un remboursement en cas de surplus lorsque le montant atteint 0.

Souscrire un PER permet de bénéficier d’une déduction d’impôt sur les montants des versements effectués. Il s’agit donc bien d’une déduction et non d’une réduction. Autrement dit, le montant des versements effectués sur le PER n’est pas déduit de l’impôt directement, mais du montant du revenu imposable.

La nuance peut sembler subtile, mais elle est bien réelle et de taille. En effet, l’opération est différente. Dans le cadre d’une réduction d’impôt, le montant est directement déduit. Par exemple, lorsqu’un particulier fait un don à une association, il profite d’une réduction d’impôt de 66 % ou de 75 % selon la situation. Un don de 100 euros permet ainsi de réduire le montant de son impôt de 66 euros ou de 75 euros.

Toutefois, dans le cadre d’une déduction d’impôt, il faut opérer un calcul plus complexe. Il s’agit de multiplier le montant des versements effectués sur le PER par le taux marginal d’imposition. Ainsi, un épargnant qui verse 10 000 euros au cours de l’année sur son PER et qui est imposable à hauteur de 30 % pourra bénéficier d’une défiscalisation de 3 000 euros (soit 10 000 euros x 30 % de TMI).

Piège n°6 : déclarer ses cotisations au mauvais moment

Les sommes d’argent qu’un titulaire verse sur son PER ne sont pas déclarées en temps réel, mais l’année suivante. Chaque année, l’organisme distributeur adresse à ses assurés titulaires d’un PER un récapitulatif annuel de leurs versements de l’année passée à déclarer lors de leur déclaration fiscale. Une erreur peut avoir des conséquences non négligeables pour l’épargnant.

Il est à noter que le montant à déclarer doit être reporté dans la case 6NS Cotisations versées sur les nouveaux plans d’épargne retraite.

Piège n°7 : mal répartir le capital investi

Le titulaire d’un PER peut répartir ses fonds investis sur tout un panel de supports qui lui sont proposés par l’organisme distributeur. L’épargnant peut donc répartir son argent comme il l’entend, voire tout placer sur un uniquement fonds de placement qui lui semble attractif et rentable. C’est une erreur ! Pour limiter les risques, mieux vaut diversifier son patrimoine et répartir ses fonds sur divers actifs. En effet, nul n’est à l’abri d’une chute. Si tel est le cas avec un support unique, l’assuré peut perdre le produit de son épargne.

Il est donc recommandé de diversifier les supports d’investissement.

  • Une partie du capital peut être placé sur des fonds en euros. Moins rémunérateurs, ils sont nettement plus sécurisés, car ils garantissent le capital investi à hauteur de (presque) 100 % ! En effet, le risque zéro n’existe pas dans le monde de la finance, mais les fonds en euros se composent de supports à très faible risque. Certes, la performance est minime, mais elle permet au moins de sécuriser une partie de son capital investi.
  • Une autre partie du capital peut être placée sur des unités de comptes (UC). Il s’agit de supports d’investissement de natures variées (actions, obligations, patrimoine immobilier, valeurs boursières, etc.) et plus risqués, mais nettement plus rémunérateurs. En effet, ces supports sont volatiles, ils évoluent en permanence à la hausse ou à la baisse en fonction des fluctuations des marchés financiers. Le risque est avéré et il faut rester attentif continuellement pour faire les bons choix, mais le taux de rendement peut atteindre jusqu’à 30 %.